extrait d'un vieil article (1999 probablement) sur le sujet :
Précisons que les Crusaders de l'Aéronavale ne furent jamais engagés dans des combats aériens, cependant ses pilotes effectuèrent à plusieurs reprises des missions dans des zones de combat. Par exemple en 1977, la "douze" participe à partir du Clemenceau à sa deuxième mission "Saphir" dans le Golf d'Aden. En 1983, elle assure la couverture aérienne lors des frappes aériennes par des Super Étendard contre des positions Druze à Beyrouth au Liban. En 1987, pendant la guerre Iran-Iraq, des Crusaders sont déployés dans le Golf Persique à bord du Clemenceau dans le cadre d'un effort international pour protéger les navires de commerce contre les attaques des vedettes rapides Iraniennes. Plusieurs interceptions d'appareils Iraniens sont exécutées par la 12F mais sans réels engagements aériens. Depuis 1995, la 12F participa à plusieurs déploiements sur le Foch, principalement en Mer Adriatique dont les principaux étaient : "Balbuzard" (1995), "Salamandre" (1995-96) et "Trident" se déroulant dernièrement au Kosovo (Oct.-Dec, 98 / Jan-Mars 99).
F-8P : L'histoire d'une prolongation
Suite à la décision du gouvernement français en 1989, de renoncer à l’acquisition de 20 F/A-18 Hornet qui permettrait d’attendre l’arrivée du Rafale, les marins n’ont pas eu gain de cause et le Crusader restera en service jusqu’à la fin de 1999. Il était aussi question, d’une rénovation de l’avion qui comprenait une remise à niveau du système d’armes et l’installation du radar Cyrano IV qui équipe le Mirage F-1C ou du radar Anémone qui est embarqué à bord du Super-Etendard. Cette solution trop couteuse fut donc abandonnée.
Finalement la décision est enfin prise : on préférera la prolongation du Crusader, à la location ou l’achat d’occasion de F/A-18 Hornet, au détriment de l’efficacité opérationnelle. Le cout total de cette opération est estimée à 700 millions de Francs et il concernera 17 appareils dont 5 en réserve; tous seront « rajeunis » dans les ateliers de la Marine Nationale à Cuers. En juin 1992, après dix huit mois de travaux, le CEV effectua le premier vol de réception du Crusader F-8P N°35 prototype du programme "prolongation". Ce dernier est surtout destiné à garantir la sécurité des pilotes et à conserver les capacités opérationnelles du « crouze ». A partir de juillet 1994, le siège éjectable Mk-5 est remplacé par le Mk-7 acheté directement au Etats-Unis; cette version de siège éjectable, fabriqué par Martin-Baker, équipa aussi les F-4 Phantom.
Concernant l’avionique, les Crusader sont dotés d’un ILS, d’un GPS intégré, d’un IFF mode 4 similaire à celui du Mirage 2000, d’un détecteur d’alerte Sherloc, d’une radio-sonde, d’une nouvelle centrale de cap et de verticale (équipements du F-1C) et d’un nouveau horizon artificiel/indicateur sphérique qui équipe aussi le Super-Etendard. Enfin,tout le cablage électrique fut rénové, ainsi que le circuit hydraulique et les commandes de vol. Le F-8P Crusader n°35 effectua ses premiers essais d’appontage sur le porte-avions Clémenceau en avril 1993; en mai 1996, l’Etat-Major de la Marine décide de programmer le retrait des « crouze » au plus tard le 31 décembre 1999. En ce moment, 9 appareils sont encore en service dont un en maintenance. En fin d'année peu avant leur retrait définitif, la 12F ne disposera plus que de 7 Crusader.