CR Leipzig
Voilà un compte rendu de la campagne complète de 6 jours, du 14 au 19 octobre, un mois et demi à raison d’un ou deux tours tous les soirs, total 142 tours, dont beaucoup sont des tours de nuit ou de pure mouvement.
J’ai utilisé les armées completées des deux what-ifs les plus intéressants, la présence de la garnison de Dresde (I corps de Mouton et XIV corps de St Cyr) contrebalancée par l’arrivée précoce de l’armée du Nord de Bernadotte. L’armée de Pologne augmentée du corps de Tolstoi qui suit la garnison de Dresde arrive aussi un jour plus tôt.
14 octobre : date historique de Liebertwollwicz
Murat commande les deux corps de Victor et Lauriston avec un corps et demi de cavalerie, le petit corps d’Augereau, contre Wittgenstein, Kleist et Klenau. Globablement 50,000 hommes de chaque coté. Personne n’a interêt à s’engager franchement, et seuls quelques échauffourées de cavalerie se produisent. D’autres ttroupes arrivent plus tard, de chaque coté, mais en l’absence de supériorité nette, les armées restent en place.
15 octobre : concentration
Comme historiquement, les deux camps reçoivent de nombreux corps toute la journée : 4 corps de Garde, les corps de Marmont, Bertrand, les Polonais, deux corps de cavalerie, et Macdonald en fin de journée. Mouton et St Cyr arrivent également. Du coté allié, toujours rien à l’ouest et au nord, mais l’armée de Bohème se renforce de toute la réserve russe et autrichienne en fin de journée. Bref, tout est prêt pour le lendemain. Pour concentrer contre l’armée de Bohème qui reste la principale menace, Napoléon renforce Murat de Marmont, St Cyr, suivi de MacDonald et Sebastiani. McDonald doit rester déployé pour contenir l’armée de Pologne qui arrive bien plus tôt qu’historiquement. Il charge Bertrand de tenir l’armée de Silésie de Blucher le temps que Ney et Souham entrent en ligne dans la journée du 16. C’est d’ailleurs le plan initial historique, Bertrand face à Blucher et Marmont en deuxième ligne face à l’armée de Bohème. Mouton est chargé de garder Lindenau et la route principale de repli de l’armée à la place de Bertrand.
La situation au matin du 16:

16 octobre : Ecrasement des armées de Bohème et de Pologne.
Les Alliés pénètrent sur la carte par 4 points en plus de la formidable armée de Bohème : deux corps autrichiens au sud et au sud-est, l’armée de Silésie de Blucher à l’ouest, l’armée de Pologne au nord-est. Napoléon a confiance dans les corps qu’il laisse face à ses 4 menaces et concentre tout ce qu’il peut contre Wittgenstein, Kleist, et les réserves alliées. Un détail, l’armée de Bohème à cette heure incluse 42 unités d’artillerie, en deux lignes d’infanterie contenant chacune une artillerie par hex, le cas d’école de la position défensive forte que le français doit avoir à assaillir. Les français ont 29 unités d’artillerie sur ce front, mais ont la supériorité en infanterie sur ce point, ils décident de dédier St Cyr et Marmont, qui ont les plus beaux corps de l’armée, avec les corps de cavalerie de Latour et Pajol sous les ordres de Murat à un mouvement tournant pour rejetter l’armée de Bohème dans les marais et la couper de l’armée de Pologne. Pendant ce temps les corps de Lauriston et Victor fixent le front, détruisent le maximum de canons adverses et préparent le coup de grâce porté par les deux corps de Jeune garde d’Oudinot et Mortier. La situation à 10 heures et montrée ce dessous, et a midi l’armée de Bohème est toute entière hors de la carte, ne pouvant sauver que le tiers de l’infanterie, la moitié de la cavalerie, mais ayant perdu presque tous ses canons.
A 10 heures:

A midi:

Pendant ce temps Augereau et McDonald arrêtent toute l’armée de Pologne (corps de Doctorov, Tolstoi, Bubna et Klenau), mais commence à craquer. Il faudra que St Cyr et Murat marchent vers le nord et que la vieille Garde renforce la ligne pour renverser la vapeur. Après une apre résistance, l’armée de Pologne est tournée, malmenée, puis sévèrement battue. Elle doit aussi évacuer la carte en toute fin de journée.
En bref, Napoléon a concentré sur une cible, puis sur l’autre.
Pendant ce temps, à l’ouest, York débouche et repousse Bertrand.

Souham arrive à ce moment et rétablit la situation avec le III corps et la garnison de Leipzig. Au cours de la journée, Blucher concentre toute son armée mais ne lance pas l’assaut, le dernier corps lui donnant la supprématie n’arrivant qu’en fin de journée. Sur les deux théatres secondaires, les français assaillis partout repoussent partout les autrichiens, Mouton à Lindenau et Poniatowski à Connewitz.
Mouton à Lindenau:

Poniatoswki à Connewitz :

17 octobre : de l’art des lignes intérieures.
Pendant la nuit, Napoléon déplace une partie de l’armée face aux armées de Silésie et du Nord, dont il sait l’entrée imminente. Il laisse Victor et Lauriston face à l’armée de Bohème qui peut revenir, augmentée de Merveelt et de Colloredo. St Cyr et MacDonald vont cette fois être en charge de tourner l’armée du nord par la droite. Pendant ce temps, Marmont et Poniatowski renforcent Bertrand et Souham face à Blucher, et toute la garde renforce Reynier qui se retrouverait autrement tout seul face aux 100.000 hommes de l’armée du Nord.
Au matin, ces trois derniers corps déboulent sur le terrain, pendant que Blucher pousse toute son armée. Mauvaise surprise, les français débarassés de l’armée de Bohème se sont considérablement renforcés, et l’affaire ne fait pas de problèmes.
Pendant ce temps, l’armée de Bohème réorganizée, avec peu d’artillerie mais encore d’excellentes unités de deux corps autrichiens additionnels, fait un retour en force, mais mets la journée à venir s’installer face aux français ayant reculé avec l’intention de gagner du temps.
Au soir du 17, les armées du nord et de silésie ont pratiquement cessé d’exister, et Napoléon une fois encore retourne une partie importante de son armée cap au sud-est.
L'armée du Nord:

Plus tard, l'armée de Silésie à gauche

18 octobre : 3 down, 1 to go…
La supériorité française est maintenant manifeste. Même si les armées du Nord et de Silésie font en retour histoire d’occuper quelques corps français et menacer Leipzig protégée par Bertrand, Reynier, puis Poniatoswki rappelé à la hâte, le sort de l’armée de Bohème ne fait pas de doute, et en milieu de journée elle doit retraiter en déroute complète. Il faut dire que les français ont concentré 8 corps d’infanterie, 4 corps de cavalerie et les 4 corps de Garde face à une armée de Bohème dénuée d’une partie de ces canons. La partie se termine par une victoire française complète.
Le 18 au matin, juste avant l'attaque française:

Analyse
C’est un peu le cas d’école de ce que les français doivent faire et les alliés ne pas faire. Se concentrer pour les français, quite à être en difficulté passagère, et attaquer sans coordination et pas en même temps pour les alliés, ce qui est difficile puisque l’armée de Bohème commence sur la carte et est la cible toute trouver des premiers coups français. Même battue, son retour doit être synchronisé avec l’attaque de l’armée de Pologne et celles de Silésie et du Nord. Seules 4 attaques combinées ont une chance. Les deux attaques secondaires ne font qu’occuper les français, qui en défense peuvent se permettre d’être en infériorité numérique. De plus, l’utilisation du niveau 1 de commandement donne une grande souplesse aux français. Si les joueurs veulent utiliser les corps de Mouton et St Cyr, qui font vraiment la différence, je conseille non seulement d’utiliser l’arrivée précoce de l’armée du nord, mais aussi un niveau de commandement plus contraignant pour le français. Et surtout, que les alliés se coordonnent pour arriver à portée des français tous en même temps, ce qui aurait pu changer drastiquement les choses.