Dopffer
l'allié est systématiquement sous évalué pour équilibrer les jeux
C'est variable, et il est difficile d'avoir une certitude sur le réel potentiel historique des unités alliées.
J'ai par contre la certitude que les unités de cavalerie anglo alliées (BR/KGL et hollando belges) ont été surévaluées de façon générale dans les divers wargames sur Waterloo.
On a confondu souvent, le moral et la capacité à combattre efficacement de façon collective, la coordination entre escadrons, et entre régiments.
On (les récits britanniques) nous bassine de combats homériques où des héros britanniques sortent vainqueurs de duels contre des cuirassiers FR, comme pour passer sous silence l'incapacité des formations alliées à manœuvrer professionnellement.
Le succès, inespéré et inouïe, de Somerset et de Ponsonby, a éclipsé tout le reste.
Sauf à Salamanque où Lemarchand sut mener efficacement la cavalerie de Wellington (face à des formations FR particulièrement faibles), les rares succès britanniques furent des charges soudaines sur des cavaliers FR surpris (passages de rivières ou autres situations d'embuscades) et mis en déroute.
Le reste des combats de cavalerie dans la Péninsule se conclurent par la déroute des BR, chargés in fine par des escadrons FR de réserve.
Pour l'infanterie, les britanniques/KGL étaient redoutables avec leur Tir à bout portant suivi d'une contre charge à la Baïonnette.
mais pour que cela fonctionne il fallait des circonstances particulières, notamment, un terrain qui leur permette de surprendre le FR.
La défense et la possibilité de n'être vu qu'au dernier moment.
Ou alors faire face à des bataillons FR composés souvent de recrues ou démoralisés par le manque de ravitaillement et les guérillas.
Au quatre Bras, cette infanterie BR/KGL n'a pas souvent eu de telles situations, sauf une fois, dans le vallon de Gémioncourt contre les bataillons de Bachelu.
Elle a subi de terribles pertes.
Les anglo alliés, hanovriens, Brunswickois, (je mets de coté les Hollando belges et les Nassau) n'ont "tenu" que parce que corseté par les britanniques et on craqué à de multiples reprises notamment face à la cavalerie lors des charges de Ney.
Mais insérés (enchâssés) dans un dispositif collectif (carrés en quinconce, avec cordon de cavalerie juste derrière), ils ont tenu.
En dehors de ce dispositif l'auraient ils pu ?
Or un wargame ne prend pas en compte ce genre de choses.
On est donc amené soit à surévaluer leur valeur ou la sous évaluer.
Mais si on examine Fallen Eagles, oui les forces de Wellington sont surévaluées.
Cavalerie et infanterie comprises, voire artillerie.
Pour Wellington Victory 1, les milices Hanov et Hollandaises et les landwher PR sont sousévaluées.
mais la cavalerie de Wellington est trop surévaluées,
et la cavalerie FR très sous évaluée.
De façon générale le combat cavalerie contre infanterie est très mal simulé.
Le nombre (par le ratio) est valorisé au détriment du contexte.
Une infanterie non en carré peut tenir face à une charge si elle est en nombre.
Et inversément, un carré peut être brisé si les cavaliers ont un bien meilleur ratio.
Malgré ces déséquilibres, le FR peut l'emporter souvent, parce que le rythme d'une bataille n'est pas simulé:
Napoléon disait, en substance, qu'une bataille est comme un feu de bois, qui crépite puis continue de brûler jusqu'à ne donner que des scories d'unités, le but est d'amener l'adversaire à engager ses réserves prématurément, afin de lui porter le coup final avec ses propres réserves.
Mais les wargames ne savent pas simuler cette lente usure.
Il suffit dans un jeu de grouper des unités encore intactes, ou d'assembler dans un hex plusieurs unités amoindries pour avoir une force aussi efficaces qu'une force fraiche.