Bon, je suis allé voir ce fameux film, qui sans être une véritable daube, n'est pas pour autant le film de l'année.
Une fois qu'il se termine, on aurait presque envie qu'il se mette (enfin) à commencer.
C'est un excellent documentaire, les dialogues étant réduits à la portion congrue.
La bande son m'a laissé sur ma faim, elle est plaquée là comme une musique lancinante et pénible, et elle se substituerait presque aux dialogues.
Du coup, on a clairement affaire à un film atypique, pas si désagréable que ça à regarder au début, mais qui finit un peu par lasser, car il est sans surprise.
C'est assez surprenant, car Nolan est loin d'être un novice et pourtant on a l'impression d'un film inabouti et qui manque singulièrement d'épaisseur, même si esthétiquement il est relativement réussi.
Fix a écrit:
Quand aux français ils sont dans l'optique du film largement mentionnés.
On n'a pas du voir le même film. On voit les français à peu près 10 secondes lors de la première scène, puis entre 20 et 30 secondes quand ils essaient d'embarquer en faisant leurs gros relous (même pas prêts à se sacrifier dignement pour sauver leurs alliés, c'est un monde !), et on découvre que celui qu'on aurait pu prendre pour un espion allemand parce qu'il n'ouvre pas la bouche, est en réalité un mangeur de (cuisses de) grenouilles, donc un allié. On sent clairement l'allusion à l'ambiguïté française pendant la dernière guerre.
Bon, on va me rétorquer que le propos n'était pas de rendre hommage à l'armée française mais précisément de faire un film qui rende hommage au patriotisme britannique : A l'instar de Dawson, tous les bateaux de civils cinglent vers la plage de Dunkerque, alors que, comme le dit si bien le premier rescapé britannique : "C'est la mort là bas !"
Peu importe, se dit Dawson, j'ai une mission qui est de participer à l'effort de guerre à mon humble niveau et je la remplirai coûte que coûte. Son fils qui l'accompagne est tout aussi déterminé à servir son pays.
Autre époque quand même quand on voit que des civils étaient prêts à risquer leur vie et celle de leurs proches pour sauver leurs compatriotes alors qu'aujourd'hui on est juste capable d'allumer quelques dizaines de bougies et d'illuminer une tour en métal ...
Au passage le film délivre quelques messages, sur l'absurdité de toute guerre tout d'abord, avec les colonnes fantomatiques de soldats anglais sur la plage qui attendent comme des veaux ahuris d'être embarqués et qui mordent le sable à chaque piqué de stuka.
Et surtout, ce qui m'a frappé c'est la mort du jeune civil anglais au cours du voyage aller, non à cause de l'ennemi, mais à cause d'un excès de lâcheté du premier soldat anglais repêché (dont on n'a pas très bien compris quel a pu être le parcours juste avant qu'il soit repêché).
Ce qui est bien rendu c'est le côté voie sans issue de Dunkerque, au moins dans la première partie du film, quand le héros est immanquablement et quoi qu'il fasse rejeté sur la plage, à l'image de l'écume que l'on voit à l'écran et dont on perçoit le symbole.
Avec en toile de fond le fait que la mort rode sur la plage, mais aussi sur les bâtiments de la Royal Navy qui sont présentés comme des cercueils ambulants, cibles trop tentantes pour l'aviation allemande.
De ce point de vue là, les marins d'eau douce civils sont les vrais héros du film, car c'est eux qui semblent avoir réellement permis l'évacuation.