Maurice Gamelin soupire d'aise. Dans quelques heures, le Parlement l'élira Président de la République. Sous la pression populaire, Albert Lebrun a démissionné voici une semaine. Le tout-Paris n'en parle déjà plus. Les yeux de Maurice Gamelin glissent sur les titres de la presse du matin. Sa personne s'y affiche en gros caractères: "Gloire de la Nation", "Prince des Armées", " Bouclier sacré de la Patrie". Un livre, récemment publié par un ancien officier d'état-major attend une dédicace pour son auteur: " Une étrange victoire". "Curieux titre. Vraiment", songe-t-il.
Distraitement, Maurice Gamelin, fouille dans la poche de son peignoir de soie orné de cinq étoiles d'or. Il jette quelques cacahuètes à un homme prostré dans une cage d'or posée au centre de la pièce. Un cadeau des soldats de la 9ème Armée. Sur une petite plaque ouvragée, on lit "Heinz Guderian".
Les nœuds des événements passés se dénouent.
La percée initiale ennemie s'est bien faite sur Sedan. Mais, les trois divisions de Panzer engagées n'ont pu déboucher rapidement. Malgré les errements du GQG et l'intervention énergique de la Luftwaffe, des renforts ont pu y être envoyés et, Sedan fut même momentanément reprise permettant de mettre en lieu sûr les Saintes Reliques de Napoléon III. A défaut d'être colmatée, la brèche à été endiguée. La poussée ennemie s'est ensuite réorientée plein ouest entre Namur et Charleville-Mézières. Charleville-Mézières, ville martyr, ville héroïque dont la résistance acharnée a forcé l'admiration du monde. Ville reprise de haute lutte puis, ne succombant que sous le nombre après avoir infligé de lourdes pertes à l'ennemi infâme. Débouchant donc de la forêt des Ardennes, l'ennemie s'est alors enfoncé sur le Sol Sacré de la Patrie telle une pointe de flèche dans un bavarois au chocolat. Rommel menait la charge. Enfants de France, sachez que nous avons attaqué sans relâche l'infanterie laissée en couverture pour protéger les lignes de ravitaillement. Au sud, au nord, toujours, avec souvent des rapports défavorables mais, à chaque recul teuton, les ailes de l'espoir couvrait la progression de nos vaillantes armées. Alors que l'Hydre monstrueux approchait du Canal Albert, nous avions amassés suffisamment de renfort pour contrattaquer les têtes du dispositif ennemi. De Gaulle, héros des temps nouveaux a chargé à la tête de sa DCR. Le bel acier de Moselle a alors fait plier celui du Rhin. Des renforts prenaient pied à Cambrais, à Valenciennes, à Lille. L'Esprit de Turenne soufflait sur la plaine. L'ennemi d'hier, l'Anglois participait à son modeste niveau à cette belle entreprise avec ses divisions motorisées rapides et bien équipées
Au nord, quelques combats sporadiques ont eu lieu. Les DLM, non soutenues ont très vite été mises hors de combat. Nos unités se sont alors retranchées sur les fortifications de campagne de la ligne Dyle-Breda. L'ennemi s'est alors engagé dans une guerre d'attriion sans panache.
Propos sur quelques règles:
Pour simuler le chaos dans le quel se trouvait l'armée alliée, le joueur allemand dispose de 6 marqueurs "GQG" numérotés qu'il place au choix sur 6 unités ou empilements alliés. Les unités ainsi marquées sont restreintes dans le déplacement et l'attaque. Aléatoirement, 2 de ces marqueurs sont ensuite retirés. Lorsque l'Alliė débute sa phase de mouvement, il a ainsi 4 unités ou empilementS pénalisés. Premier constat, les attaques coordonnés en dehors de ces marqueurs ne sont pas interdites. Il est donc possible de lancer plusieurs bataillons de R35 à l'attaque en coordination, ce qui ne me semble pas très historique. Il est également possible de monter des groupements de combat comprenant un bataillon de R35 avec une division de bonne qualité pour attaquer les PzDiv. En jouant l'usure (sur l'infanterie motorisée), cela remporte des points de victoire pour les Alliés. Cela me paraît jouer en leur faveur.
De plus, en milieu de partie, le joueur allié dispose de marqueurs Haltbeffel qui fonctionnent comme les marqueurs GQG quand bien même l'ennemi est encore loin des ports. Ces marqueurs ne peuvent être placés que sur les unités de Pz à l'ouest d'unités d'infanterie ce qui en limite l'utilisation mais contribue à ralentir la chevauchée des Walkyries.
Le jeu a par ailleurs prévu une période étendue où un allemand en retard sur le timing historique ou un Allié qui a conservé ses troupes en réserve pour une contre attaque massive peuvent rattraper la sauce.
Au final, très bon jeu. Peut être quelques aménagements pour que la simulation soit plus historique mais, c'est un déjà un très bon jeu.
GRAND Merci à Adalbert
pour ses nombreux 1 au dé qui ont illuminé ma journée. Même si j'ai essayé de concurrencer
