Bonjour,
Après plusieurs parties d’Elusive Victory, j’écris ce post pour parler de ce jeu, car c’est un gros coup de cœur et je pense qu’il mérite qu’on s’y intéresse. En espérant que cela vous donne l’envie d’y jeter un coup d’œil. J'ai cherché et n'ayant pas trouvé de post à ce sujet je m'y colle. Voici une donc une présentation qui sent bon le soleil et le sable chaud.
Tout d’abord au niveau historique. Le jeu est découpé en 3 périodes ayant toute leur particularités. La guerre des 6 jours ( juin 67), « la guerre d’attrition » ( 1969-1970) et la guerre du Yom Kippour / Ramadan ( 1973) suivant de quel coté de la frontière vous vous situez.
La première période voit un mélange hétéroclite d’appareils et la dernière par contre a un ordre de bataille plus « stable » avec l’apparition des F4 chez les israéliens et Mig 21 chez les Egyptiens ainsi que de nouveaux systèmes de SAM et les contre mesures adéquats. « La guerre d’attrition » se situe entre les 2.
Le jeu dispose de 22 scénarios ( 4 pour la guerre des 6 jours, 9 pour la guerre d’attrition, et 9 pour Yom Kippour) dont 3 peuvent être joués en campagne. La majorité voit l’israélien attaquer mais l’Egyptien dans certains scénarios passe à l’attaque. Il s’agit en grande partie de bombardement, plus rarement de mission de reconnaissance, sur des objectifs ( aérodromes, Sam, troupes au sol…). Il existe aussi des scénarios où chaque camp doit attaquer et défendre ( il faut ainsi gérer son plan de vol et sa défense aérienne) et 2 scénarios d’engagement air-air sans bombardement. A noter un scénario, plutôt rigolo où les israéliens doivent survoler la résidence de Nasser en rase motte pour le réveiller et accessoirement faire changer les carreaux de la maison.
Sur les 22 scénarios, 2 seulement se jouent sur 1 carte, dont un engagement air-air. Le reste se joue sur 2 cartes ou 1 et demi. Donc ça prend de la place quand même.
Le jeu reprend comme vous le savez sans doute déjà les grands principes de Downtown. A savoir : L’établissement d’un plan de vol que devront obligatoirement suivre les bombardiers et la reconnaissance. Ils ont une faible marge de manœuvre pour s’en écarter. Le reste des formations est libre.
Chaque pion représente enter 2 et 4 appareils, et se voit assigné une tâche qui le restreindra dans ses possibilités. Mission de supériorité aérienne, bombardement, SEAD ( suppression des défenses aériennes)… pas moins de 8 tâches différentes sont représentées. Il y a moults appareils, des Mirages, des Migs en veux tu en voilà, des A-4, Vautours, Il-28, tous déclinés en différents modèles.
Sont modélisées les altitudes ( 4 niveaux différents) ainsi que la vitesse suivant que l’avion soit chargé ou pas et selon son altitude. Il en va de même de sa manœuvrabilité qui dépend aussi de l’altitude. Ainsi par exemple on voit clairement que les MIG 21 sont des avions de hautes sphères, rapide et maniable en l’air, au plancher ils sont plus vulnérables.
Vient ensuite la détection, donnée majeure dans ce système. Une formation est soit détectée ou non. Cela dépend en grande partie de la capacité ennemi au repérage qui est définie au départ du scénario. A chaque tour on effectue une tentative de détection pour les appareils. Certains facteurs comme l’évolution en rase motte peuvent aider. Puis la reconnaissance visuelle, indépendant de la détection, qui vous informe du nombre d’appareils dans la formation, de leur chargement, des avions endommagés…
Si on se peut se passer de la reco visuelle, la détection est primordiale : on ne peut engager au combat un avion non détecté, son acquisition par les SAM est plus difficile etc. De plus les vols non détectés peuvent produire des dummies pour tromper l’adversaire. Ils sont primordiaux pour semer le doute chez l’adversaire.
On notera aussi les événements aléatoires comme l’action des commandos israéliens, un tir fratricide, une rupture dans les communications…
Au niveau du sol, on est aussi bien achalandé.
Il existe évidemment les barrage de Flak, suivant 3 « puissances » qui allument n’importe qui se trouvant à portée ( sauf au niveau plancher ou ils reconnaissent les avions amis). Il est possible de les cacher et de tendre des embuscades aux avions ennemis. Viennent ensuite les Fire Can. Il s’agit d’un radar sur lequel vous branchez une batterie de Flak. Ils peuvent aussi être cachés. Bien qu’inefficaces au niveau du plancher, ils sont des adversaires redoutables : la portée de Flak est supérieur, ils font le tri entre avions ennemis et amis et sont terriblement précis. L’israéliens avisé en fera une cible prioritaire.
Enfin les SAM. L’israéliens disposent d’un modèle américain HAWK et les Egyptiens disposent de plusieurs types SA ( soviétiques), certains efficaces pour les cibles lointaines ou à haute altitude ou d’autres terribles contre les vols en rase motte. Les modèles les plus récents sont carrément insensibles au brouillage électronique.
Tous, sont régis suivant les mêmes règles. Ils peuvent être cachés, ont besoin d’acquérir la cible. A vrai dire c’est leur quantité qui en font une vraie menace . Seuls ils sont trop imprécis, en meute ils sont redoutables. Voir une formation se faire acquérir par 5 SAM est toujours nerveusement difficile, on a clairement un impact psychologique. L’acquisition peut être totale ( là ça craint) ou partielle, ce qui dans le dernier cas n’empêche pas de faire feu mais avec une efficacité moindre. Enfin, ils ont des munitions limités, et elles partent vite. Pas facile pour l’égyptien de jongler entre la patience pour avoir une meilleure acquisition et l’envie de faire feu avant que la formation soit hors de portée ou qu’elle plonge pour dégrader le signal.
Enfin, les avions en défense, sont des obstacles au SAM, car trop près de la cible et il vous est impossible de faire feu, les règles d’engagement vous l’interdisant.
Vous le voyez, on pourrait croire que le camp en défense ait moins à faire ou soit plus passif. Que nenni. Il faut une organisation sans faille pour faire évoluer ensemble tous les éléments de la défense : Flak, Fire Can , SAM, et chasseurs en défense. Passionnant du set up à la fin. Quoi faire : faire un goulot d’étranglement avec la Flak pour diriger les avions ennemis vers les meutes de Sam, privilégier les embuscades de Flak, faire donner la chasse tôt et laisser les SAM faire le reste, contourner les formations ennemies et refermer une nasse … bref c’est réellement le pied de mettre en place tout ça.
Dernier point : l’engagement air-air. Ce qui est terrible c’est que les formations de chasseurs sont « des armes à un coup ». En effet généralement à la suite d’un combat, les formations sont désorganisées et il leur est impossible de réattaquer. Il faut au préalable se donner rendez vous à un certain point, se réorganiser et réattaquer, mais ça peut prendre du temps. Surtout chez l’attaquant qui doit respecter une distance minimale entre la cible et le point ralliement. Le moindre engagement est primordiale. Et attaquer avec un appareil non détecté un avantage certain.
Les israéliens disposent pour les Mirages et les F4 de missiles longues portée. Il sont clairement un atout défensif important, car ils vous permettre de faire feu sans vous exposer. Même si vos bombardiers se retrouvent sans couverture aérienne, vous disposez tout de même de ces terribles Shaffirs. Ils peuvent contraindre un vol ennemi à se désorganiser et vous faire gagner un temps précieux. Pareil pour les chasseurs, tirez vos missiles et engagez l’ennemi dans la foulée. Grisant !
Les contre mesures électroniques sont beaucoup moins présentes que dans Downtown et seul l’israélien en dispose. Ici vous pouvez avoir le choix en te un brouillage hors carte, sûre mais léger ou alors avec un vol sur carte mais fragile. Si vous vous faites toper, vous êtes mal. Enfin certains appareils disposent comme les F4 de brouilleurs intégrés.
Enfin dernier point. Une fois les bombardements effectués, vous ne savez pas quels sont les dommages jusqu’à ce qu’un vol de reconnaissance survole la cible et rentre à la base. Jusqu’au bout vous serez dans l’incertitude…
Pour le rythme, on va crescendo. Les vols en attaque arrivent, en formation comme à la parade, les premiers échos radars sont émis, les vols apparaissent et disparaissent au gré des détections. Puis la rage, la vitesse. Et enfin le calme pour le retour à la base. Vous ne maîtrisez pas tout. Notamment, la consommation de munitions et priez toujours que vous pilotes n’appuie pas comme des ânes sur la gâchette à chaque combat. Du stress en plus. On a aussi un véritable jeu du chat et de la souris à plsieurs niveaux : SEAD / SAM, chasseurs / bombardiers, dummies / détection …
Les israéliens, souvent à l’attaque sont en inférieurs numériques mais leur matériel est plus performant, plus divers et surtout les pilotes sont de sacrés bonhommes. Chaque vol a une valeur « d’agression », tiré au hasard au début du scénario mais selon un niveau d’entraînement. C’est ce niveau que les israéliens font la différence. Cette valeur est applicable en tant que modificateurs à nombre de lancer : engagement air air, moral, puissance de feu… De plus leur capacité de détection est souvent supérieur à l’ennemi. Vous devez a tout prix identifier vos priorités et établir des règles d’engagement et vous y tenir dans la mesure du possible . Impossible de tout improviser en vous baladant dans l’espace égyptien. Bref, petit mais costaud. Vos maître mots sont : sang froid et efficacité.
De l’autre coté du Sinaï, votre tâche n’est pas plus simple. Votre set up est primordiale et vous devrez jongler avec tous vos éléments. Choisissez un schéma de défense et tenez en vous au plan. Vos options sont nombreuses, entre les embuscades de Flak, les différents SAM, vos chasseurs mais comme nous l’avons vu la danse nécessaires à leur mise en place est compliquée. Faites preuve de patience et ne sacrifier pas vos chasseurs en vain. Inutiles de vouloir en découdre contre les vols de chasseurs israéliens, surtout au début de guerre. Identifiez les bombardiers, isolez les et tomber leur dessus comme la misère sur le monde. Ils suffit de les engager pour que la plupart largue leurs bombes et retournent chez eux. En attaque faites une utilisation outrancière des dummies pour tromper la défense israéliennes. Sans missions SEAD et brouillage électronique, votre atout est la dissimulation. Vos maîtres mots sont : organisation et roublardise.
Voilà. En espérant que cette présentation, partisane j’en conviens, vous a plu et qu’elle ne soit pas trop indigeste.
Le post est ouvert pour vos remarques, analyses… ou pas.
_________________ "La politique, c'est comme l'andouillette. Ça doit sentir un peu la merde mais pas trop." Édouard Herriot, ancien Président du Conseil et de l'Assemblée Nationale. On refait le match ! http://helvetiacup.forumactif.org/
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